EnPalestine, JĂ©rĂŽme reprend le travail exĂ©gĂ©tique commencĂ© Ă  Rome et rĂ©dige, probablement en 388, son Commentaire sur l’EcclĂ©siaste. Ce premier commentaire suivi d’un livre vĂ©tĂ©rotestamentaire que JĂ©rĂŽme a Ă©crit et qui nous soit parvenu a donnĂ© lieu Ă  diverses Ă©tudes ; cependant la mĂ©thode d’explication du premier sens de l’Écriture mĂ©rite une Ă©tude plus Laconnaissance libre et partagĂ©e: Accueil; DĂ©pĂŽt; Consultation. Les derniers dĂ©pĂŽts ; Par type de publication ; Par discipline ; Par annĂ©e de publication ; Par structure de recherche ; Les portails de l'archive ; Recherche; Documentation; hal-02006380, version 1. Article dans une revue . en fr. Car la Lettre tue mais l’Esprit vivifie : une relecture des textes bibliques selon RetrouvezLa Lettre tue, mais l'esprit vivifie, ou Foi et raison, par FrĂ©dĂ©ric Esmenjaud et des millions de livres en stock sur Amazon.fr. Achetez neuf ou d'occasion. Choisir vos prĂ©fĂ©rences en matiĂšre de cookies . Nous utilisons des cookies et des outils similaires qui sont nĂ©cessaires Vay Tiền Nhanh. Bonsoir Ă  tous. Ce soir, un verset m'interpelle La lettre tue, l'esprit vivifie ». C'est dans la lettre aux Corinthiens que Paul Ă©crit cela. Mais que veut dire une telle affirmation ? L'apĂŽtre Paul est aux prises avec les nouvelles communautĂ©s, celles qui l'accompagnent et avec aussi la pluralitĂ© de leurs membres. Ils sont hommes, femmes, hĂ©breux, grecs, venus parfois de trĂšs loin dans ce port de Corinthe oĂč toutes les nationalitĂ©s se confrontent. Alors comment rassembler en communautĂ© instituĂ©e tous ceux qui ont voulu suivre la voie de JĂ©sus Christ. Ils ne sont pas touchĂ©s par des idĂ©es, par une idĂ©ologie, mais par un homme qui a vĂ©cu selon l'inspiration du vide Suivre un homme, ce n'est pas adhĂ©rer Ă  une idole, Ă  une idĂ©ologie, rentrer dans un systĂšme. Suivre un homme, c'est ĂȘtre en communion avec son esprit. Suivre un homme c'est entrer dans l'esprit qui l'a animĂ© et se laisser animer par ce mĂȘme n'y a donc pas de recette pour ĂȘtre chrĂ©tien, pas de livres pour fixer ce que c'est qu'ĂȘtre chrĂ©tien. MĂȘme pas la Bible. JĂ©sus connaissait les Ecritures et il en a incarnĂ© l'esprit Ă  sa façon, vivant selon sa loi sincĂšre, sa foi sincĂšre, obĂ©issant en homme libre Ă  des textes qu'il s'Ă©tait lui-mĂȘme appropriĂ©s. Vivre selon l'esprit, c'est donc interprĂ©ter notre propre partition, notre propre Ă©vangile et devenir, si nous le pouvons, une bonne nouvelle pour ce monde. Alors Ă  vous de jouer, Ă  vous de jouer votre propre partition et que la nuit vous soit douce 16 fĂ©vrier 2019 Je soutiens le Journal ChrĂ©tien Dieu a rendu les disciples de JĂ©sus capables d’ĂȘtre ministres d’une nouvelle alliance. De la mĂȘme maniĂšre que MoĂŻse a Ă©tĂ© le serviteur de l’ancienne alliance, les chrĂ©tiens sont les serviteurs spĂ©ciaux de la nouvelle alliance chargĂ©s de prĂȘcher la Bonne Nouvelle au monde. Leur rĂŽle est celui d’ambassadeurs plĂ©nipotentiaires de Dieu 2 Corinthiens 5 20-21. Il nous a aussi rendus capables d’ĂȘtre ministres d’une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l’esprit ; car la lettre tue, mais l’esprit vivifie. Or, si le ministĂšre de la mort, gravĂ© avec des lettres sur des pierres, a Ă©tĂ© glorieux, au point que les fils d’IsraĂ«l ne pouvaient fixer les regards sur le visage de MoĂŻse, Ă  cause de la gloire de son visage, bien que cette gloire fĂ»t passagĂšre, combien le ministĂšre de l’esprit ne sera-t-il pas plus glorieux ! » 2 Corinthiens 3 6-7 Paul Ă©tablit un parallĂšle entre le service chrĂ©tien et celui de MoĂŻse verset 7 car, par leur ministĂšre respectif une alliance a Ă©tĂ© Ă©tablie celle de la Loi, qui inflige la mort, par MoĂŻse ; celle de l’Esprit, qui communique la vie, par les ministres de la Nouvelle Alliance grĂące Ă  l’Ɠuvre du Christ Exodes 2 14. Le Nouveau Testament, l’alliance de Christ, celle qui est mise ici en contraste avec l’Ancienne Alliance. L’une est la Loi, l’autre est l’Évangile comparer HĂ©breux 8 7-13. La premiĂšre, la loi, Ă©tait Ă©crite par des lettres gravĂ©es dans la pierre ; l’autre Ă©tait gravĂ©e dans les cƓurs et les esprits. La lettre tue, mais l’esprit vivifie La Loi est un code externe devant lequel tous les hommes sont trouvĂ©s coupables, donc condamnĂ©s, alors que l’Esprit en nous nous rend capables d’accomplir ce que la Loi commandait. La loi condamne tous ceux qui n’obĂ©issent pas Ă  ses commandements, mais elle ne peut rendre l’homme parfait. Elle fait mourir parce qu’elle exige de l’homme ce qu’il est incapable de tenir voir Romains 75. Elle place tous les humains sous la sentence de mort. Comment la Loi tue-t-elle ? Paul ne dit pas que c’est la Loi qui donne la mort. Pour lui, la Loi est sainte, et le commandement est saint, juste et bon » Romains 7 12. Mais sous l’ancienne alliance, les gens n’avaient pas les forces nĂ©cessaires pour obĂ©ir Ă  la Loi. La nouvelle alliance n’abolit pas la Loi mais, comme JĂ©rĂ©mie l’a prophĂ©tisĂ©, par l’Esprit, la Loi est maintenant gravĂ©e dans nos cƓurs. Il est dit que celui qui accomplirait fidĂšlement la Loi trouverait le chemin de la vie LĂ©vitique 18 5. Mais ce contenu saint et spirituel est enfermĂ© dans une lettre incapable de vivifier, et ses exigences viennent se heurter au cƓur naturel de l’homme qui est charnel et dont elle surexcite les convoitises par la dĂ©fense. Elle porte le pĂ©chĂ© ainsi Ă  son maximum de puissance, et quand il est consommĂ©, elle condamne, maudit elle tue donc Romains 7 11 en faisant abonder le pĂ©chĂ© et en plaçant l’homme sous la colĂšre de Dieu Romains 4 15. La Loi place rĂ©ellement l’homme sous une puissance de mort, car elle menace de mort ses violateurs, et la mort est la consĂ©quence inĂ©vitable de la dĂ©sobĂ©issance et de la sĂ©paration d’avec Dieu. Le mot de mort a ici son sens le plus large privation de la vraie vie, de la vie venant de Dieu, de la communion avec Dieu, aboutissant Ă  la mort spirituelle. L’homme tuĂ© moralement aboutirait sur cette voie Ă  la mort Ă©ternelle si une autre puissance n’intervenait pour le dĂ©livrer de cet agent de pĂ©chĂ© et de mort qui s’est emparĂ© de lui et auquel le rive la Loi. Cette puissance, c’est l’Esprit, le contraire de la Loi. Le Saint Esprit possĂšde la capacitĂ© que n’a pas la Loi, de dominer la chair, d’accomplir en l’homme la volontĂ© divine, les exigences de la Loi Romains 8 4. L’Esprit est une loi intĂ©rieure, c’est la saintetĂ© se prĂ©sentant Ă  l’homme non plus comme norme extĂ©rieure qui repousse, irrite, condamne, tue, mais comme grĂące, force intĂ©rieure qui transforme, ranime, vivifie. L’Esprit rĂ©tablit l’homme dans la communion avec Dieu et dans la vie. Le Journal ChrĂ©tien est un mĂ©dia d’espĂ©rance qui passe l’information au tamis de l’Évangile. Il parle des joies et des espoirs ainsi que des tristesses et des angoisses des femmes et des hommes de notre temps. Il appartient au portail web Ă©vangĂ©lique qui regroupe la plateforme de ressources bibliques Bible audio, le rĂ©seau social chrĂ©tien la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision chrĂ©tienne Ă©vangĂ©lique ses applications chrĂ©tiennes gratuites et la lettre de nouvelles "Un message biblique par jour". Je fais un donVotre don est dĂ©ductible d’impĂŽt Ă  hauteur de 66 %, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Dans un paysage mĂ©diatique marquĂ© par le mensonge et les fake news infox, fausses nouvelles, fausses informations, informations fallacieuses, le Journal ChrĂ©tien se positionne comme le mĂ©dia de la vĂ©ritĂ©. Nos journalistes et correspondants essaient de s’approcher de la vĂ©ritĂ© des faits avec beaucoup d’humilitĂ©. 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Dans Jr 31,31­34, selon le Texte massorĂ©tique, l’accent est mis en retour sur le caractĂšre Ă©ternel de l’engagement du Seigneur. En HĂ©breux, la pointe de l’argumentation porte sur le caractĂšre Ă  la fois dĂ©cisif et unique de l’alliance scellĂ©e par le sang du Christ. Avec Thomas d’Aquin enfin, on passe d’une thĂ©ologie de l’imminence He 10,37 Ă  une thĂ©ologie de chrĂ©tientĂ© faite pour durer dans un monde dont elle assure la cohĂ©rence de la pensĂ©e. Revisiting the Scriptures is not a privilege of the New Testament. That practice was already common in the Old Testament and was to be continued in Christian theology. The figure of the New Alliance is a perfect example. In Jr 38, 31-34, in the Septuagint, the novelty is its interiorized character. In Jr 31, 31-34, in the massoretic text, what is emphasized is the eternal character of the commitment of the Lord. In the Letter to the Hebrews the core of the argument bears on the simultaneously decisive and unique character of the Alliance sealed by the blood of Jesus-Christ. Finally with Thomas Aquinas, a theology of imminence He 10,37 is replaced by a theology that is to last for long years in a world where that theology guarantees the coherence of of page Full text 1 P. Buis, La notion d’alliance dans l’Ancien Testament, Paris, Éd. du Cerf, 1976 ; A. Jaubert, La no ... 1Le thĂšme de l’Alliance a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© Ă  de multiples reprises, notamment par P. Buis pour l’Ancien Testament et par A. Jaubert pour le judaĂŻsme intertestamentaire1. Aussi rien ne sera dit ici sur le riche lexĂšme hĂ©braĂŻque berĂźt ni sur les verbes karat et natan, qui le plus souvent l’accompagnent. Le prĂ©sent article est consacrĂ© Ă  la seule alliance nouvelle » et plus prĂ©cisĂ©ment Ă  la citation de l’oracle de JĂ©rĂ©mie 31,31-34 dans l’épĂźtre aux HĂ©breux 8,8-12 et 10,16-17 et Ă  son Ă©tude par Thomas d’Aquin dans le Commentaire de cette Ă©pĂźtre. Il nous paraĂźt en effet judicieux de considĂ©rer non seulement l’affirmation, dans la grande homĂ©lie christologique nĂ©otestamentaire », de l’accomplissement de l’oracle jĂ©rĂ©mien, mais aussi l’aval de cette affirmation dans la pensĂ©e d’un auteur qui a incontestablement marquĂ© la thĂ©ologie chrĂ©tienne. Notre article comprend donc deux parties la premiĂšre consacrĂ©e Ă  l’affirmation par l’épĂźtre aux HĂ©breux de l’accomplissement christique et la deuxiĂšme Ă  l’exĂ©gĂšse de cette mĂȘme Ă©pĂźtre par Thomas d’Aquin. I. Les citations de JĂ©rĂ©mie 31 38, 31-34 dans l’Epitre aux HĂ©breux 1. La source 2 B. Renaud, Nouvelle ou Ă©ternelle alliance ? Le message des prophĂštes, Paris, Éd. du Cerf, 2002, p. ... 2Seul dans l’Ancien Testament, JĂ©rĂ©mie avait annoncĂ© une alliance nouvelle ». En revanche, l’alliance noachique de Gn 9 et l’alliance abrahamique de Gn 17 », Ă©crit B. Renaud, sont prĂ©sentĂ©es comme des alliances Ă©ternelles berĂźt ĂŽlam2 ». Le livre de JĂ©rĂ©mie prĂ©sente une deuxiĂšme particularitĂ© la version de la Septante LXX y est plus courte de mots environ que celle du texte massorĂ©tique TM. Enfin, si la LXX et le TM parlent Ă©galement d’une alliance nouvelle et insistent sur son caractĂšre permanent, ils n’articulent pas de la mĂȘme façon ces deux aspects. 3Pour la LXX, le Seigneur avait fait preuve de dĂ©sintĂ©rĂȘt envers les pĂšres » parce qu’ils n’étaient pas demeurĂ©s dans l’alliance. Mais il n’en rejette pas pour autant IsraĂ«l. Il veut mĂȘme conclure une nouvelle alliance » inscrite dans les cƓurs et marquĂ©e par l’intĂ©riorisation. A IsraĂ«l d’entrer dans ce projet divin de nouvelle alliance » ; alors il y aura pour lui une nouvelle raison d’espĂ©rer, malgrĂ© tout. 3 Voir LĂ©vitique et Ps 106,30. 4 En Jr 33,18 TM, nous lisons Il ne manquera jamais aux prĂȘtres lĂ©vitiques des hommes qui se tien ... 5 Jr 31, 35 TM se rĂ©fĂšre aux lois cosmiques d’organisation immuable du cosmos et Jr 38, 35 LXX aux lo ... 6 Bogaert, Le livre de JĂ©rĂ©mie en perspective les deux rĂ©dactions antiques selon les travau ... 4Le TM marque beaucoup plus nettement le contraste entre, d’un cĂŽtĂ©, le caractĂšre Ă©ternel de la fidĂ©litĂ© du Seigneur envers IsraĂ«l et, de l’autre, la responsabilitĂ© exclusive du peuple dans la rupture, laquelle cependant n’est pas irrĂ©mĂ©diable, puisque Dieu promet la remise des pĂ©chĂ©s. Ici, on ne peut pas ne pas penser au systĂšme d’expiation des fautes mis en place dans le cadre du code sacerdotal3. De davidique, l’alliance avec Dieu est devenue sacerdotale4. Avec Bogaert5, nous lisons Jr 31,35-37 TM et sa modification par rapport Ă  Jr 38,35-37 LXX en lien Ă©troit avec la longue addition6 favorable Ă  la dynastie et au sacerdoce Jr 33,14-26 TM que ce fragment annonce. 7 Voir Sonnet, Inscrire le nouveau dans l’ancien. ExĂ©gĂšse intra-biblique et hermĂ©neutique de ... 5Le phĂ©nomĂšne de relecture des Ecritures ne date pas du Nouveau Testament. Il Ă©tait dĂ©jĂ  Ă  l’Ɠuvre dans l’élaboration et la transmission de l’Ancien7. L’épĂźtre aux HĂ©breux, marquĂ©e par l’évĂ©nement pascal, articule les deux aspects de permanence et de nouveautĂ© selon une disposition qui lui est spĂ©cifique. 6Alors qu’il ne fait qu’une seule mention de l’alliance Ă©ternelle » He 13,20, le Nouveau Testament reprend plusieurs fois l’expression alliance nouvelle ». Si les textes tĂ©moins sont peu nombreux, ils sont fondamentaux. Ils se situent principalement dans l’épĂźtre aux HĂ©breux et dans les rĂ©cits de la CĂšne, sans oublier 2 Co 3,6 [Dieu] nous a rendus capables d’ĂȘtre ministres d’une alliance nouvelle, non de la lettre, mais de l’esprit ; car la lettre tue, mais l’Esprit vivifie ». 8 S. Benetreau, L’épĂźtre aux HĂ©breux, Vaux-sur-Seine,Édifac, t. 2,1990, p. 85. 9 L’auteur se sert de la polysĂ©mie de diathĂȘkĂ« pour rĂ©aliser un glissement sĂ©mantique, temporaire, Ă  ... 10 Le grec dispose de deux adjectifs pour exprimer la nouveautĂ©. Bien que C. Spicq estime qu’ ils son ... 7Il reste que, dans le Nouveau Testament, c’est dans notre Ă©pĂźtre que le mot alliance » diathĂȘkĂȘ est le plus frĂ©quent. Il y figure 17 fois8. Plus prĂ©cisĂ©ment, le mot diathĂȘkĂȘ, employĂ© 2 fois en annonce He 7,22 et 8,6, se trouve 4 fois dans la longue citation de Jr 3138, 31-34 en He 8,8-12 ; il est ensuite repris 11 fois dans cette mĂȘme Ă©pĂźtre. La Traduction ƒcumĂ©nique de la Bible TOB le rend 15 fois par le mot alliance » et 2 fois par le mot testament » He 9, L’expression proprement dite diathĂȘkĂȘ kainĂȘ alliance nouvelle intervient 3 fois 2 fois explicitement He 8,8 ; 9,15 et une fois implicitement He 8,13. On en rapprochera l’emploi de l’expression diathĂȘkĂȘ nea une alliance neuve/jeune en He 12,24, tout en maintenant une distinction de sens10. 3. La place des citations de JĂ©rĂ©mie 3138, 31-34 dans HĂ©breux 11 S’ajoute un Ă©pilogue He 13, 20-25 qui ne fait pas partie de l’homĂ©lie proprement dite. 12 Nous suivons, pour l’essentiel, A. Vanhoye, La structure littĂ©raire de l’épĂźtre aux HĂ©breux, Paris, ... 8L’homĂ©lie, qui constitue la quasi-totalitĂ© de l’épĂźtre aux HĂ©breux11, comprend un prologue 1,1-4 et cinq parties12 a Le Christ est situĂ© par rapport aux anges, Ă  Dieu et aux hommes 1,5­2,18 ;b JĂ©sus est le grand prĂȘtre digne de foi et misĂ©ricordieux 3,1-5,10 ;c Le sacerdoce et le sacrifice du Christ ont une valeur sans Ă©gale 5,11­10,18 ;d PersĂ©vĂ©rez dans la foi ! 10,19-12,13 ;e Vivez sur des pistes droites ! 12,14-13,19. 9La premiĂšre citation de JĂ©rĂ©mie 31,31-34 se trouve donc dans la troisiĂšme partie le sacerdoce et le sacrifice du Christ ont une valeur sans Ă©gale » 5,11-10,18. AprĂšs une longue invitation Ă  prĂȘter attention 5,11-6,20, cette troisiĂšme partie est elle-mĂȘme subdivisĂ©e en trois sections. 10La premiĂšre section 7,1-28 prĂ©sente un exposĂ© initial sur la supĂ©rioritĂ© du sacerdoce de JĂ©sus comparĂ© au sacerdoce lĂ©vitique. 11La deuxiĂšme section 8,1-9,28 indique en quel sens et de quelle façon le Christ est arrivĂ© Ă  la perfection ». AnnoncĂ©e par le mot-crochet alliance », qui est rĂ©pĂ©tĂ© 8, la premiĂšre citation de JĂ©rĂ©mie 31,31-34 est insĂ©rĂ©e dans cette section, plus prĂ©cisĂ©ment mĂȘme dans la sous-section 8,7-13. Ensuite, 9,1-28 compare longuement la mort de JĂ©sus au rituel du Jour du Grand Pardon. HĂ©breux trace un parallĂšle entre le grand prĂȘtre, qui entre chaque annĂ©e dans le Saint des Saints avec le sang des boucs et des taureaux, et JĂ©sus, qui entre une fois pour toutes dans le sanctuaire divin avec son propre sang, scellant ainsi la nouvelle alliance. 12La troisiĂšme section 10,1-18 clĂŽt cette troisiĂšme partie en rappelant que Dieu prĂ©fĂšre l’obĂ©issance Ă  une multiplicitĂ© de sacrifices. C’est cette obĂ©issance qui entraĂźne l’efficacitĂ© parfaite du sacrifice du Christ pour nous dĂ©livrer de nos pĂ©chĂ©s une fois pour toutes » 10,10.Nos pĂ©chĂ©s sont maintenant pardonnĂ©s, comme le souligne la reprise partielle de la citation jĂ©rĂ©mienne en 10,16-17 ; mais, maintenant aussi, revers de la mĂ©daille, il n’y a plus d’offrande pour le pĂ©chĂ©. Avant d’étudier 10,16-17, revenons Ă  la premiĂšre citation de JĂ©rĂ©mie en He 8,8-12. 4. La citation de JĂ©rĂ©mie 31 38, 31-34 en HĂ©breux 8, 8-12 13 S. Kistmaker, The Psalm Citations in the Epistle to the Hebrews, Amsterdam, Van Soest, 1961, p. 40- ... 14 La teleiĂŽsis vise en fait la qualitĂ© de prĂȘtre sauveur acquise par le Christ du fait de sa Passio ... 13HĂ©breux suit de trĂšs prĂšs le texte de la Septante13. La seule diffĂ©rence de quelque importance se lit dans le premier verset kai suntelesĂŽ epi ton oikon IsraĂȘl je conclurai avec la maison d’IsraĂ«l, alors que la LXX Ă©crit kai diathĂȘsomai tĂŽi oikĂŽi IsraĂ«l je m’allierai Ă  la maison d’IsraĂ«l. Dans les trois versets repris de Jr 3138,31-33, l’auteur d’HĂ©breux transpose trois fois diffĂ©remment le diathĂȘsomai de la LXX d’abord en suntelesĂŽ je conclurai v. 8, puis en epoiĂȘsa je fis v. 9 et enfin en diathĂȘsomai je m’allierai v. 10. Il est vraisemblable que, pour la premiĂšre des trois traductions du verbe exprimant la conclusion de l’alliance, l’auteur a choisi un Ă©quivalent linguistique, suntelesĂŽ, rappelant l’idĂ©e, importante pour lui, de la teleiĂŽsis14 action de parfaire, accomplissement He 7,11. 15 Spicq, L’épĂźtre aux HĂ©breux, vol. 11, 1953, p. 243. 16 La loi dans l’épĂźtre aux HĂ©breux », dans Focant Ă©d., La Loi dans l’un etl’autre Test ... 17 Tout en restant globalement trĂšs fidĂšles Ă  la LXX, les manuscrits d’HĂ©breux prĂ©sentent entre eux qu ... 14Le texte d’HĂ©breux prĂ©sente quelques autres diffĂ©rences mineures avec la LXX. Mais seule l’omission de dĂŽsĂŽ aprĂšs didous donnant 8,10 est intĂ©ressante sur le plan thĂ©ologique, car elle a pour effet de sĂ©parer l’expression donnant mes lois » des complĂ©ments de lieu qui la suivent. C. Spicq n’est pas de cet avis quand il traduit Donnant mes lois dans leur entendement / Et dans leur cƓur je les inscrirai15 ». Mais, demeurant fidĂšle au texte grec, A. Vanhoye propose En donnant mes lois / c’est dans leur pensĂ©e et dans leurs cƓurs que je les inscrirai16 ». Cette intelligence du texte est plus apte Ă  expliquer l’inversion en He 10,16 des complĂ©ments de lieu - pensĂ©e et cƓurs -en rapport l’un et l’autre avec le mĂȘme verbe, epigrapsĂŽ j’inscrirai17. 15Ne diffĂ©rant de la traduction donnĂ©e par C. Spicq dans la Bible de JĂ©rusalem que par le rattachement des complĂ©ments de lieu au verbe epigrapsĂŽ j’inscrirai He 8,10, la TOB donne la traduction suivante d’A. Vanhoye 8 En fait, c’est bien un reproche qu’il leur adresse Voici des jours viennent, dit le Seigneur, oĂč je conclurai avec la maison d’IsraĂ«l et avec la maison de Juda une alliance nouvelle,9 non pas comme l’alliance que je fis avec leurs pĂšres, le jour oĂč je les pris par la main pour les mener hors du pays d’Egypte. Parce qu’eux-mĂȘmes ne se sont pas maintenus dans mon alliance, moi aussi je les ai dĂ©laissĂ©s, dit le Car voici l’alliance par laquelle je m’allierai avec la maison d’IsraĂ«l aprĂšs ces jours-lĂ , dit le Seigneur en donnant mes lois, c’est dans leur pensĂ©e et dans leurs cƓurs que je les inscrirai. Je deviendrai leur Dieu, ils deviendront mon Chacun d’eux n’aura plus Ă  enseigner son compatriote ni son frĂšre en disant Connais le Seigneur ! car tous me connaĂźtront, du plus petit jusqu’au plus grand,12 parce que je serai indulgent pour leurs fautes et de leurs pĂ©chĂ©s, je ne me souviendrai En parlant d’une alliance nouvelle, il a rendu ancienne la premiĂšre ; or ce qui devient ancien et qui vieillit est prĂšs de disparaĂźtre. 18 Le Dieu de la nouvelle alliance dans l’épĂźtre aux HĂ©breux », dans J. Coppens Ă©d., La ... 16L’auteur d’HĂ©breux intĂšgre rĂ©ellement les trois caractĂ©ristiques de la nouvelle alliance annoncĂ©e par JĂ©rĂ©mie loi intĂ©rieure, relation personnelle avec Dieu, pardon des pĂ©chĂ©s18, puisqu’il rapporte, sans l’interrompre, le long oracle de Jr 3138,31-34. Pourtant ce qui l’intĂ©resse au premier chef, c’est le constat du vieillissement de l’ancienne alliance He 8,13. Le message jĂ©rĂ©mien du salut Ă  venir, prĂ©sentĂ© comme un reproche explicite He 8,7, est recontextualisĂ© dans l’affirmation du fondement de l’alliance nouvelle ayant donnĂ© sa propre vie pour ses frĂšres, le Christ est le vrai mĂ©diateur. En He 10,18, la dure consĂ©quence de cette affirmation est tirĂ©e de la reprise partielle de Jr 31,31-34. 5. La reprise de la citation de Jr 31 38, 31-34 en He 10, 16-17 17Les diffĂ©rences entre la citation de Jr 3138, 31-34 en He 8,8-12 et sa reprise en He 10,16-17 sont assez importantes. Outre que l’auteur omet la plus grande partie des versets du texte-source, il remplace certains mots. Nous n’en sommes plus au mĂȘme point de l’argumentation. La TOB traduit ainsi C’est ce que l’Esprit Saint nous atteste, lui aussi. Car aprĂšs avoir dit Voici l’alliance par laquelle je m’allierai avec eux aprĂšs ces jours-lĂ , le Seigneur a dĂ©clarĂ© En donnant mes lois, c’est dans leurs cƓurs et dans leur pensĂ©e que je les inscrirai, et de leurs pĂ©chĂ©s et de leurs iniquitĂ©s je ne me souviendrai plus. He 10,15-17. 18Cette traduction prĂȘte Ă  discussion. Elle rend en effet le prĂ©sent legei du texte originel par un passĂ© composĂ© il a dĂ©clarĂ© ». Par ailleurs ce legei kurios est la proposition principale d’une phrase commençant par la subordonnĂ©e infinitive mĂ©ta gar to eirĂȘkenai aprĂšs avoir dit. Ici, la pointe de l’argumentation s’est dĂ©placĂ©e par rapport Ă  He 8,8-12. Il y a dĂ©jĂ  un acquis l’instauration de l’alliance nouvelle, argumentĂ©e en He 8,1-9,28. Nous devons maintenant prendre conscience de ce que cette instauration implique. Nous sommes devant un beau cas de mutation de la pointe d’une citation en fonction d’une contextualisation nouvelle, auquel nous rend sensibles une structure grammaticale diffĂ©rente ce qui, dans le texte citĂ©, Ă©tait une rĂ©flexion conclusive - de leurs pĂ©chĂ©s et de leurs iniquitĂ©s je ne me souviendrai plus » - devient, dans le texte citant, la proposition principale. 19Selon Jr 3138, 31-34, faut-il le rappeler, l’alliance nouvelle est fondĂ©e sur le pardon divin. Dieu ne se souvient plus des pĂ©chĂ©s, il les efface. Il offre ainsi Ă  son peuple un avenir nouveau. Le TM met l’accent sur le fait que c’est grĂące aux prĂȘtres et Ă  la fĂȘte de Kippour que Dieu pardonne et que l’alliance peut donc perdurer, malgrĂ© les manquements humains. 20Or l’auteur d’HĂ©breux voit les choses diffĂ©remment. AprĂšs avoir citĂ© Jr 31,34, il commente aussitĂŽt ce verset dans les termes suivants LĂ  oĂč il y a eu pardon, on ne fait plus d’offrande pour le pĂ©chĂ© » He 10,18. Il en tire plus loin la conclusion Si nous pĂ©chons dĂ©libĂ©rĂ©ment [...] il ne reste plus pour les pĂ©chĂ©s aucun sacrifice, mais seulement une attente terrible du jugement » He 10,26 s, rappelant l’anathĂšme initial de He 6,6. La recontextualisation de Jr 3138,34 par l’épĂźtre est dure Ă  entendre pour les destinataires mais ce qui doit les maintenir dans la foi, c’est que la Parousie est toute proche He 10,37. Il convient de tenir bon jusque-lĂ . 6. La mutation de la figure de l’ alliance nouvelle » dans HĂ©breux 19 C. Spicq, La thĂ©ologie des deux alliances dans l’épĂźtre aux HĂ©breux », Revue des Sciences Philoso ... 21La grande originalitĂ© de l’épĂźtre aux HĂ©breux dans la thĂ©ologie de l’alliance est d’avoir rattachĂ© celle-ci au sacerdoce et au sacrifice du Christ. Le culte chrĂ©tien s’exprime dans le sacrifice eucharistique. La nouvelle alliance purifie les consciences. Elle est stable et Ă©ternelle 12,28. Inscrite dans l’esprit et le cƓur, elle est l’union personnelle de chaque Ăąme avec Dieu. Elle est une science mystique de Dieu19. 22Dans 8,7-13 et 10,16-17, l’intertextualitĂ© est mise au service d’une dĂ©monstration, celle de l’imperfection de la premiĂšre alliance, Ă  laquelle s’oppose le caractĂšre dĂ©cisif et non-rĂ©itĂ©rable de la nouvelle. L’oracle sur l’ alliance nouvelle » passe du statut de prophĂ©tie annonçant au peuple d’IsraĂ«l des jours meilleurs vers celui de preuve rhĂ©torique invitant Ă  tenir bon, sans dĂ©faillance. 20 Ibid., p. 26. 21 Michaud, L’épĂźtre aux HĂ©breux aujourd’hui », dans M. Gourgues et L. Laberge Ă©d., De bie ... 23JĂ©rĂ©mie, constatant la faillite de l’ancienne alliance, concluait qu’il y en aurait une nouvelle. Par une dĂ©marche inverse, HĂ©breux, aprĂšs avoir dĂ©duit de l’excellence du mĂ©diateur l’excellence de la nouvelle alliance20, infĂšre, de la perfection mĂȘme de cette derniĂšre, son caractĂšre non rĂ©itĂ©rable. Le Christ rĂ©alise la visĂ©e des sacrifices, non par un acte rituel renouvelable Ă  volontĂ©, mais par l’acte existentiel du don de sa propre vie21, par dĂ©finition unique. 24C’est pourquoi la rĂ©pĂ©tition rituelle n’est plus la garantie de la permanence mais le signe de l’échec. L’auteur proclame nous avons Ă©tĂ© sanctifiĂ©s par l’offrande du corps de JĂ©sus Christ, faite une fois pour toutes » 10,10. Ce une fois pour toutes » a deux aspects d’une part, il est dĂ©cisif ; d’autre part, il ne laisse pas de deuxiĂšme chance. La mutation apportĂ©e Ă  la figure de l’ Alliance nouvelle » est le reflet d’une situation historique prĂ©cise le reflux des communautĂ©s chrĂ©tiennes, auquel rĂ©pond l’adjuration insistante Ne dĂ©sertons pas nos assemblĂ©es » 10,25. 25L’exhortation d’HĂ©breux repose aussi sur une conviction c’est que encore si peu, si peu de temps, et celui qui vient sera lĂ  ; il ne tardera pas » 10,37. Le dĂ©lai qui nous est laissĂ© avant cette venue est un sursis qui nous est accordĂ© dans une perspective de paideia correction, afin que mĂ»risse en nous cette diathĂȘkĂ« kainĂȘ alliance nouvelle, aujourd’hui encore un peu jeune diathĂȘkĂȘ nea 12,24. Mais, le temps passant, cette argumentation devra ĂȘtre prĂ©cisĂ©e. A une thĂ©ologie de l’imminence devra se substituer une thĂ©ologie de la permanence. Le commentaire de l’épĂźtre aux HĂ©breux par Thomas d’Aquin nous en offre un bel exemple. II. Le commentaire d’HĂ©breux 8 et 10 par Thomas d’Aquin 22 É. Cothenet, L’Ɠuvre exĂ©gĂ©tique de saint Thomas d’Aquin », Esprit et Vie, 80 avril 2003, 2e quin ... 26Alors que l’Ɠuvre thĂ©ologique et philosophique du docteur angĂ©lique a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e Ă  maintes reprises, son Ɠuvre exĂ©gĂ©tique l’a Ă©tĂ© beaucoup moins. C’est tout rĂ©cemment qu’ont Ă©tĂ© publiĂ©s, aux Editions du Cerf, le Commentaire sur les Psaumes 1996, le Commentaire sur l’Évangile de saint Jean, t. I 1998, le Commentaire de l’épĂźtre aux Romains 1999, le Commentaire de la PremiĂšre Ă©pĂźtre aux Corinthiens 200222 ainsi que, derniĂšrement, le Commentaire de la DeuxiĂšme Ă©pĂźtre aux Corinthiens 2005. La seule traduction française du Commentaire de l’épĂźtre aux HĂ©breux reste celle de l’abbĂ© BralĂ© 1874. 23 G. Berceville, Le sacerdoce du Christ dans le Commentaire de l’épĂźtre aux HĂ©breux de saintThomas ... 24 Les rĂ©fĂ©rences au Commentaire de S. Thomas d’Aquin sont donnĂ©es Ă  deux Ă©ditions OpĂ©ra omnia, Ă©d. ... 27Thomas a probablement donnĂ© son cours sur l’épĂźtre aux HĂ©breux dans les annĂ©es 1265-126823. Il prĂ©cise d’abord l’objet » de celle-ci Dans cette Ă©pĂźtre, il [l’ApĂŽtre] fait ressortir la grĂące mĂȘme dans le chef de l’Église, c’est-Ă -dire en JĂ©sus-Christ24. » Les versets 8-12 du chapitre 8, reproduisant la citation de Jr 3138,31-34, sont commentĂ©s par Thomas dans les leçons II et III de la section de son ouvrage consacrĂ©e Ă  ce chapitre. 28C. Spicq observe que Thomas intĂšgre nettement l’exĂ©gĂšse Ă  la thĂ©ologie 25 C. Spicq, Thomas d’Aquin saint. VI. Saint Thomas d’Aquin exĂ©gĂšte », Dictionnaire de ThĂ©ologie c ... l’exĂ©gĂšse de saint Thomas est thĂ©ologique en ce sens que le texte biblique est exploitĂ© en vue de fournir un argument aux thĂšses thĂ©ologiques ; l’exĂ©gĂšte dĂ©gage du donnĂ© rĂ©vĂ©lĂ© des arguments scripturaires, soit que ceux-ci servent de base au raisonnement, soit qu’ils appuient une conclusion Ă©tablied’avance25. 29Il faut donc comprendre le commentaire de Thomas en tenant l’exĂ©gĂšse pour servante de la thĂ©ologie ». Aussi, dans notre analyse des deux passages citant l’oracle de Jr 31,31-34, nous nous intĂ©resserons d’abord Ă  la mĂ©thode exĂ©gĂ©tique He 8,6-13, ensuite Ă  quelques aspects plus thĂ©ologiques He 10,11-39. Mais, en tout premier lieu, sur quel texte biblique Thomas travaille-t-il ? 1. Le texte biblique de Thomas 26 Avant son dĂ©part pour Paris en 1252, Thomas d’Aquin avait, dans son commentaire du livre de JĂ©rĂ©mie ... 27 C. Spicq, Esquisse d’une histoire de l’exĂ©gĂšse latine au Moyen Age, Paris, J. Vrin, 1944, p. 198. 30Comme ses contemporains, Thomas ne possĂšde que le texte latin de la Vulgate. S’il mentionne des variantes26, c’est chez ses devanciers qu’il les rencontre et non sur des manuscrits ; il ignore le grec et l’hĂ©breu27. Notons les cas suivants pour l’exĂ©gĂšse de He 8,8-12. 31a. Thomas compare feriam de Jr 31,31 Ă  consummabo de He 8,8 28 Éd. VivĂšs, p. 653 ; Éd. Marietti, p. 422, n° 395 s. C’est lĂ  l’autoritĂ© du prophĂšte JĂ©rĂ©mie, oĂč on ne la trouve pas tout Ă  fait dans ces termes, mais avec trĂšs peu de changements. On y lit [...] Je ferai une nouvelle alliance feriam foedus novum [...] », [...] l’ApĂŽtre dit Je mĂšnerai Ă  sa perfection consummabo. »Ad Hebraeos [Ad Hebr.], chapitre 8, leçon 228. 32b. Thomas met Ă©galement en parallĂšle neglexi je les ai mĂ©prisĂ©s He 8,9 et dominatus sum je leur ai fait sentir ma domination Jr 31,32. 33c. Il repĂšre un pluriel mes lois » He 8,10 face au singulier ma loi » Jr 31,33. 34d. Lorsqu’il reproduit les mots leurs pĂ©chĂ©s », au pluriel He 8,12, il indique qu’il existe une autre version le singulier, leur pĂ©chĂ© » Jr 31,34 ; c’est alors du pĂ©chĂ© originel qu’il s’agit. 29 Torrell, Saint Thomasd’Aquin, maĂźtre spirituel. Initiation 2, Fribourg, Éd. Universitaires, P ... 35Quant Ă  la canonicitĂ© de l’épĂźtre, elle est assurĂ©e pour Thomas par l’usage de l’Église. Aussi, le prologue de son commentaire ne retient comme question exĂ©gĂ©tique que celle de l’authenticitĂ©. Il en donne une analyse trĂšs historico-positive29 », mettant notamment en avant le critĂšre du style. Ainsi la Somme explique-t-elle les diffĂ©rences de style entre cette Ă©pĂźtre et les autres par le fait que ces derniĂšres auraient Ă©tĂ© Ă©crites en grec et celle-lĂ  en hĂ©breu, langue maternelle de Paul La Glose dit, en effet, au sujet de l’épĂźtre aux HĂ©breux il n’est pas Ă©tonnant que cette Ă©pĂźtre soit plus Ă©loquente que les autres. Il est en effet naturel Ă  chacun de mieux parler sa propre langue qu’une langue Ă©trangĂšre. Or les autres Ă©pĂźtres, l’ApĂŽtre les a composĂ©es dans une langue Ă©trangĂšre, le grec, mais celle-ci il l’a Ă©crite en hĂ©breu. IIa-IIae, q. 176, a. 1. 2. Thomas d’Aquin et He 8, 6-13 36Dans le commentaire sur He 8,6-13, nous observons deux particularitĂ©s qui, sans ĂȘtre propres Ă  Thomas, jouent chez lui un grand rĂŽle. L’exĂ©gĂšse thomasienne accorde d’une part une importance dĂ©cisive Ă  la division du texte » et postule d’autre part l’unitĂ© organique du texte biblique. a La division du texte » 30 JĂ©sus-Christ, grand prĂȘtre de l’ancienne et de la nouvelle alliance. Étude thĂ©ologiqu ... 37La division du texte » est, sans doute, la particularitĂ© de l’exĂ©gĂšse thomasienne la plus importante par ses consĂ©quences. Son unique but Ă©tant de nourrir la foi du lecteur, Thomas met tout en Ɠuvre pour lire l’Écriture sainte dans l’Esprit qui l’a inspirĂ©e. Pour lui, rechercher l’intention de l’auteur », grĂące Ă  la division du texte, c’est rechercher la vĂ©ritĂ© dĂ©jĂ  donnĂ©e par la RĂ©vĂ©lation30. 38Tout cela peut nous surprendre, habituĂ©s que nous sommes Ă  parler de plan » ou de structure » plutĂŽt que de division du texte », comme Ă  ne pas tenir compte du fait que, pour Thomas, l’interprĂ©tation doctrinale du texte saint dans l’Église appartient au sens littĂ©ral. A. Guggenheim prĂ©cise bien la diffĂ©rence de point de vue entre l’exĂ©gĂšse mĂ©diĂ©vale et l’exĂ©gĂšse moderne en Ă©crivant 31 Ibid., p. 673, n. 46. Le P. Vanhoye a mis en Ă©vidence avec rigueur une structure littĂ©raire du texte de l’EpĂźtre aux HĂ©breux, en s’attachant avec attention Ă  la dĂ©termination du sensus » du texte [...] En fait, la division du texte » des mĂ©diĂ©vaux ne se situe pas seulement au niveau de la structure » du texte ; elle passe peut-ĂȘtre trop vite Ă  travers cette Ă©tape. Elle est surtout un acte d’interprĂ©tation de l’intention de l’auteur », de sa sententia31. 32 Éd. VivĂšs, p. 563 ; Éd. Marietti, p. 337, n° 6. 33 A. Vanhoye, Le message de l’épĂźtre aux HĂ©breux », Cahiers Évangile 19, Paris, 1977, p. 34. 34 Pour lui, Ă©crit Vanhoye, la dĂ©couverte de la structure littĂ©raire d’une Ɠuvre doit normalement pe ... 35 Guggenheim, JĂ©sus-Christ, grand prĂȘtre..., p. 564, n. 59. 39Ainsi A. Vanhoye, aprĂšs une Ă©tude approfondie et avec de solides indices, a proposĂ© une structure littĂ©raire en cinq parties principales. Au Moyen Âge, Thomas divisait » l’épĂźtre en seulement deux parties He 1,1-10,39 supĂ©rioritĂ© du Christ et He 11,1-fin comment les membres doivent s’unir Ă  la tĂȘte Ad Hebr. 1, l32. Cette diffĂ©rence d’approche se voit Ă©galement dans la dĂ©termination du centre » de l’épĂźtre. Selon l’approche littĂ©raire de Vanhoye, le nom du Christ grand prĂȘtre a Ă©tĂ© choisi comme clef de voĂ»te de toute la structure. Il est au point central 9,11 de la section centrale 8,1­9,28 de la partie centrale 5,11-10,3933. » Thomas d’Aquin, quant Ă  lui, place le centre thĂ©ologique en He 8,13 et conclut que l’auteur vise avant tout Ă  dĂ©montrer la supĂ©rioritĂ© de la nouvelle alliance sur l’ancienne, proche de sa fin. Alors que l’exĂ©gĂšte contemporain34essaie, en un premier temps, de dĂ©tecter dans le texte les indices objectifs de sa structure, l’auteur mĂ©diĂ©val rĂ©alise un acte hermĂ©neutique d’ensemble qui, tout en apparaissant plus personnel, se veut aussi en communion surnaturelle avec les auteurs de l’Écriture et ses commentateurs dans la foi de l’Église35. 36 G. Dahan, Introduction Ă  Thomas d’Aquin, Commentaire de la premiĂšre Ă©pĂźtre aux Corinthiens, trad. J ... 40La division du texte » va des plus grands ensembles jusqu’aux plus petites unitĂ©s de sens versets ou fragments de versets. Le mode d’argumentation s’efforce de ramener le texte biblique Ă  une suite de raisonnements36 et le commentaire de l’unitĂ© de base du sens prend souvent une forme analogue Ă  celle d’un article de la Somme. A titre d’exemple, l’analyse de He 8, 11 se prĂ©sente ainsi 37 Éd. VivĂšs, p. 655 ; Éd. Marietti, p. 424, n° 407 s. Quand l’ApĂŽtre dit ensuite Et chacun d’eux n’aura plus besoin d’enseigner son prochain et son frĂšre, » [...] Alors on objecte sed contra que l’ApĂŽtre lui-mĂȘme s’appelle le docteur des Gentils [...] Il faut rĂ©pondre respondeo que ce qui est dit ici peut s’entendre de deux maniĂšres [...] Ad Hebr. 8, 337. 41C’est tout Ă  fait le schĂ©ma scolastique affirmation - objection rĂ©ponse Ă  l’objection. Sous cette armature dialectique, la mĂ©thode employĂ©e consiste Ă  expliquer l’Écriture par l’Écriture. b L’unitĂ© du texte biblique 42Pour interprĂ©ter un texte, Ă©carter une objection, les mĂ©diĂ©vaux peuvent citer un tout autre texte de l’Écriture. La conclusion de l’article 3 de la question I de la Prima Pars est des plus explicites sur ce point La doctrine sacrĂ©e est bien une science une. [...] tout ce qui est connaissable par rĂ©vĂ©lation divine s’unifie dans la raison formelle de cette science et, de ce fait, se trouve compris dans la doctrine sacrĂ©e comme dans une science unique. » La doctrine sacrĂ©e chez Thomas est la thĂ©ologie en tant que science procĂ©dant rationnellement des premiers principes, soit les articles de foi, pour aller vers des conclusions vraies, dĂ©jĂ  connues grĂące Ă  la RĂ©vĂ©lation. 38 Le chemin de la thĂ©ologie chez Thomas d’Aquin, Paris, Beauchesne, 1974, p. 871. 43L’Écriture sainte est son propre interprĂšte38. Le vĂ©ritable sens littĂ©ral dĂ©coule de l’analogie de la foi, selon laquelle la vĂ©ritĂ© d’un passage concorde avec la vĂ©ritĂ© d’un autre. C’est ainsi que le commentaire des six versets de He 8,8-13 compte 53 citations, complĂštes ou fragmentaires, d’HĂ©breux et de JĂ©rĂ©mie, 51 citations d’autres textes de l’Écriture et d’Augustin, pour seulement 86 commentaires ou mots de liaison thomasiens. Au total, sur 190 groupes continus de mots », plus de la moitiĂ© sont des citations de l’Écriture ou d’Augustin. Trois exemples concrĂ©tiseront cette affirmation 39 Éd. VivĂšs, p. 654 s. ; Éd. Marietti, p. 424 s., n° 404 s. L’ApĂŽtre dit donc He 8, 10 J’imprimerai mes lois dans leur esprit. » [...] C’est ce que fait le Saint Esprit I Jn, 2,27 Comme son onction vous enseigne toutes choses ; » Jn, 14,26 Le Saint Esprit vous enseignera toutes choses ».Parce que He 8,11 tous me connaĂźtront, depuis le plus petit jusqu’au plus grand », voilĂ  indiquĂ©e la raison pour laquelle nul n’aura besoin d’enseigner son prochain et son frĂšre, c’est que tous connaĂźtront le Seigneur » I Jn, 3,2 Nous le verrons tel qu’il est. » C’est dans cette vision que consiste la bĂ©atitude Jn 17,3 La vie Ă©ternelle consiste Ă  vous connaĂźtre, vous qui ĂȘtes le seul Dieu vĂ©ritable, et JĂ©sus-Christ que vous avez envoyĂ©. »En appelant donc He 8,13 cette alliance du nom de nouvelle, il a montrĂ© que la premiĂšre vieillissait », c’est-Ă -dire il a donnĂ© Ă  entendre que cette alliance Ă©tait ancienne or ce qui se passe et vieillit est proche de sa fin ; » si donc l’ancienne alliance est telle, elle doit ĂȘtre rejetĂ©e Lv 26,10 Quand viendront les fruits nouveaux, vous rejetterez les vieux » Ad Hebr. 8, 2 s.39. 44Nous ne nous aventurerons pas Ă  Ă©valuer comparativement l’exĂ©gĂšse mĂ©diĂ©vale et l’exĂ©gĂšse contemporaine, car elles ne se situent pas au mĂȘme stade de la lecture de la Parole de Dieu. Relevons simplement qu’en faisant de He 8,13 le centre thĂ©ologique de l’épĂźtre aux HĂ©breux, Thomas dĂ©concerte quelque peu, de prime abord, l’exĂ©gĂšte moderne. L’effort hermĂ©neutique Ă  rĂ©aliser face Ă  son commentaire de He 10,11-39 est encore plus important, dans la mesure oĂč, par la force des choses, Thomas doit substituer Ă  une thĂ©ologie de l’imminence une thĂ©ologie de la permanence. 3. Thomas d’Aquin et He 10 45Sans reprendre tout le commentaire de He 10,11-39, limitons-nous Ă  celui de cinq versets 10,26-29 et 37 particuliĂšrement caractĂ©ristiques du passage d’une thĂ©ologie de l’imminence Ă  une thĂ©ologie de la permanence. a He 10, 26-28 46Thomas Ă©crit Ă  propos de He 10,26 et des versets suivants 40 Éd. VivĂšs, p. 679 ; Éd. Marietti, p. 449, n° 516. quand l’homme a Ă©tĂ© rĂ©parĂ© par la grĂące, d’une maniĂšre complĂšte, il est en son pouvoir d’éviter un pĂ©chĂ© mortel et mĂȘme tel pĂ©chĂ© vĂ©niel en particulier ; [...] C’est ce qui fait dire Ă  S. Paul [...] He 10,26 Il n’y a plus dĂ©sormais d’hostie pour les pĂ©chĂ©s » [...]. C’est ainsi que, le baptĂȘme une fois reçu, on n’attend plus un autre baptĂȘme Ad Hebr. 10, 340. 47Alors que la mention du pĂ©chĂ© mortel » fait plutĂŽt attendre une prĂ©cision sur le sacrement de pĂ©nitence, Thomas rappelle le principe de la non-rĂ©itĂ©ration du baptĂȘme. C’est sur ce point qu’il fait porter le caractĂšre unique du sacrifice du Christ et non pas sur une pratique du sacrement de pĂ©nitence destinĂ©e Ă  absoudre les pĂ©chĂ©s commis aprĂšs le baptĂȘme, pratique que Thomas se garde bien de rĂ©cuser. Il relĂšve d’ailleurs dans la Somme Le baptĂȘme reçoit de la passion du Christ la vertu de produire une gĂ©nĂ©ration spirituelle liĂ©e Ă  la mort spirituelle de la vie prĂ©cĂ©dente. Mais il a Ă©tĂ© Ă©tabli que les hommes ne meurent qu’une fois et ne naissent qu’une fois. VoilĂ  pourquoi l’homme ne doit ĂȘtre baptisĂ© qu’une fois. Mais la puissance que la pĂ©nitence reçoit de la Passion du Christ est une puissance de guĂ©rison spirituelle qui peut ĂȘtre souvent renouvelĂ©e. IIIa, q. 84, a. 10. 48On voit bien ici comment, pour tenir compte de la pratique ecclĂ©siale de son temps, Thomas interprĂšte le texte de He 10,26 s, distinguant fort judicieusement entre sacrement du baptĂȘme non rĂ©itĂ©rable la lettre d’HĂ©breux est maintenue et sacrement de pĂ©nitence qui peut ĂȘtre souvent renouvelĂ© la pratique ecclĂ©siale de son temps est confirmĂ©e. b He 10, 29 49L’explication de He 10,29 aurait pu amener le docteur angĂ©lique Ă  traiter du pĂ©chĂ© d’apostasie. Or, il va placer son commentaire dans une perspective morale qui adoucit nettement le propos du verset de rĂ©fĂ©rence 41 Éd. VivĂšs, p. 680 s. ; Éd. Marietti, p. 450 s., n° 524 s. L’ApĂŽtre dit v. 29 Combien donc croyez-vous que celui qui aura foulĂ© aux pieds le Fils de Dieu sera jugĂ© digne d’un plus grand supplice » [...] Celui [...] Ă  qui la foi a Ă©tĂ© annoncĂ©e et qui la mĂ©prise est puni plus sĂ©vĂšrement, parce que le pĂ©chĂ© d’infidĂ©litĂ© est trĂšs grave. Si donc nous Ă©tablissons une comparaison entre le chrĂ©tien et le juif qui ne mĂ©prise pas la loi, et que l’un et l’autre soient coupables d’adultĂšre, le chrĂ©tien sera puni plus sĂ©vĂšrement que le juif, parce que le premier est chĂątiĂ© non seulement pour le pĂ©chĂ© d’adultĂšre, mais encore parce qu’il montre une plus grande ingratitude Ad Hebr. 10, 341. 50Ce qui constituait, pour HĂ©breux, un couperet christologique devient ainsi, pour Thomas, une exhortation morale Ă  l’adresse de chrĂ©tiens qui, ayant plus reçu, doivent se sentir les destinataires d’exigences morales plus grandes. 42 L’intervention divine est Ă©galement donnĂ©e comme imminente en He 10,25 Ne dĂ©sertons pas nos ass ... 51Mais, Ă©videmment, c’est dans le commentaire de He 10,37 que le passage d’une thĂ©ologie de l’imminence42 Ă  une thĂ©ologie de la permanence se fait le mieux sentir. c He 10, 37 52Thomas porte sa rĂ©flexion mĂ©taphysique et thĂ©ologique sur le statut des croyants, quel que soit le temps oĂč ils vivent. Il tient Ă©galement compte d’un temps historique qui dure et, selon toute apparence, est appelĂ© Ă  durer encore longtemps. Pour lĂ©gitimer la lettre de He 10,37, non seulement il relativise la durĂ©e par rapport Ă  l’éternitĂ© - 2 P 3,8 le fait aussi en citant Ps 90,4 - mais il introduit la distinction entre jugement universel et jugement particulier, distinction inconnue de l’épĂźtre aux HĂ©breux 43 Éd. VivĂšs, p. 684 s. ; Éd. Marietti, p. 454, n° 545 et 547. Quand l’ApĂŽtre ajoute v. 37 Parce que, encore un peu de temps, etc. ; »[...] il y a deux espĂšces d’avĂšnement du Seigneur, ainsi qu’il y a deux sortes de jugement, l’un gĂ©nĂ©ral, [...], bien qu’il y ait encore un grand laps de temps par rapport Ă  la durĂ©e et par rapport Ă  nous, il est court toutefois par comparaison Ă  l’éternitĂ© Ps. 89,4 Devant vos yeux, mille ans sont comme le jour d’hier qui est passĂ© ; » [...] En second lieu, quant au jugement particulier, qui se fait Ă  la mort, [...] il importe peu qu’il y ait encore beaucoup ou peu de temps, car chacun sera tel Ă  ce jugement qu’il sera sorti de la vie Ad Hebr. 10,443. 44 Les thĂ©ologiens, Thomas en tĂȘte, ne forcent pas la distinction entre les deux jugements Tout en ... 53Il convient de prĂ©ciser que l’eschatologie thomiste est nettement anti-millĂ©nariste. La nuance entre les deux jugements est Ă  comprendre dans cette perspective44. La pĂ©rennitĂ©, distinguĂ©e de l’imminence, signifie que l’ñge ultime est dĂ©jĂ  lĂ , dans le temps de l’Église, et qu’il y a un seul Ă©vĂ©nement eschatologique, la seconde venue du Christ lors du jugement dernier. 4. L’ alliance nouvelle » chez Thomas d’Aquin 45 L. J. Elders, La relation entre l’ancienne et la nouvelle Alliance selon saint Thomas d’Aquin », ... 46 A. Guggenheim, VĂ©ritĂ© et figure », RThom, 104 2004, p. 234. 54L’épĂźtre aux HĂ©breux est au cƓur des rapports entre les deux Testaments. Or, c’est en figures que l’ parle du Christ, alors que le en apporte la rĂ©alitĂ©45. Dans son commentaire de l’épĂźtre, Thomas donne de comprendre plus prĂ©cisĂ©ment, Ă  l’aide de la figure vĂ©tĂ©rotestamentaire de l’entrĂ©e du grand prĂȘtre dans le Saint des Saints, le lien de la Passion et de la RĂ©surrection du Christ avec l’inauguration de l’Alliance nouvelle46 ». Son commentaire scripturaire est Ă  lire en dialogue avec la Somme thĂ©ologique. Celle-ci Ă©nonce que le sang du Christ a Ă©tĂ© donnĂ© aux hommes de deux façons. D’abord en figure, ce qui appartient Ă  l’ancienne alliance. [...] Ensuite le sang du Christ a Ă©tĂ© donnĂ© aux hommes dans sa rĂ©alitĂ©, ce qui revient Ă  la nouvelle alliance. » IIIa, q. 78, 55Le rapport entre la loi ancienne et la nouvelle correspond Ă  celui de l’imparfait et du parfait La fin de la loi divine, c’est de conduire l’homme Ă  sa fin, la fĂ©licitĂ© Ă©ternelle. Or [...] pareille tĂąche exige la grĂące de l’Esprit Saint, [...] cette grĂące, la loi ancienne ne pouvait la confĂ©rer, cela Ă©tait rĂ©servĂ© au Christ [...] Il s’ensuit que la loi ancienne Ă©tait bonne, mais imparfaite, comme l’indique l’épĂźtre aux HĂ©breux 7,19 La loi n’a rien conduit Ă  la perfection. » I-IIae, q. 98, a. 1. 56 Loi ancienne » et ancienne alliance » sont liĂ©es. Le lien est encore plus fort entre nouvelle Alliance », loi de grĂące » et don de l’Esprit-Saint ». Ce qui prime dans la loi de la nouvelle alliance, ce en quoi rĂ©side toute son efficacitĂ©, c’est la grĂące du Saint-Esprit, donnĂ©e par la foi au Christ. [...] Nul n’a jamais possĂ©dĂ© la grĂące du Saint-Esprit si ce n’est par la foi au Christ, explicite ou implicite. Or, par la foi au Christ, on appartient Ă  la nouvelle alliance. Il s’ensuit que tous ceux en qui fut dĂ©posĂ©e cette loi de grĂące appartenaient de ce fait Ă  la nouvelle alliance. I-IIae, q. 106, a. 1. 57La loi nouvelle est une rĂ©alitĂ© intĂ©rieure. Le principal en elle est la grĂące du Saint-Esprit. Le docteur angĂ©lique rĂ©alise ainsi un approfondissement de la figure de la nouvelle alliance » le cƓur de la loi nouvelle, et donc de la nouvelle alliance, c’est la grĂące. Sa grande nouveautĂ©, en regard de l’épĂźtre commentĂ©e, c’est qu’il instaure son discours thĂ©ologique comme un traitĂ© eschatologique sur le dessein de salut subordonnĂ© Ă  l’unique notion de grĂące mais aussi comme un discours permanent, historiquement adaptĂ© Ă  une chrĂ©tientĂ© appelĂ©e Ă  durer dans un temps qui est loin d’ĂȘtre arrivĂ© Ă  son terme. 58Nul ne contestera que la notion d’alliance soit centrale dans l’Ancien Testament et mĂȘme d’une façon plus large dans la Bible chrĂ©tienne tout entiĂšre, ainsi que dans la rĂ©flexion thĂ©ologique postĂ©rieure. Cependant cette notion d’alliance n’est pas monolithique ; elle a Ă©tĂ© l’objet constant de relectures. Le prĂ©sent article a voulu le montrer en suivant, Ă  partir des versions septuagintale et massorĂ©tique du livre de JĂ©rĂ©mie, le parcours de la figure de l’ alliance nouvelle » dans l’épĂźtre aux HĂ©breux, puis dans le commentaire de l’épĂźtre aux HĂ©breux dĂ» Ă  Thomas d’Aquin. 59Dans la version grecque du livre de JĂ©rĂ©mie, les IsraĂ©lites ne sont pas demeurĂ©s dans l’Alliance. Mais si Dieu montre du dĂ©sintĂ©rĂȘt pour eux, il ne rejette pas IsraĂ«l. Il veut Ă  nouveau conclure une alliance, inscrite cette fois dans le cƓur de chacun. 60Le texte massorĂ©tique de JĂ©rĂ©mie souligne plus nettement le contraste entre le caractĂšre Ă©ternel de la fidĂ©litĂ© du Seigneur envers IsraĂ«l et la responsabilitĂ© exclusive du peuple dans la rupture. Mais, Ă  cette propension congĂ©nitale du peuple Ă  la faute, il y a un antidote l’institution sacerdotale et son systĂšme trĂšs Ă©laborĂ© d’expiation. 61L’épĂźtre aux HĂ©breux, quant Ă  elle, articule les deux aspects, septuagintal et massorĂ©tique, de la figure de la nouvelle alliance » d’une façon des plus originales. Au plan matĂ©riel, le texte de rĂ©fĂ©rence est le texte septuagintal, quelque peu retouchĂ© ; mais, au plan rĂ©flexif, l’auteur nous situe dans un contexte nettement cultuel et sacerdotal. Il Ă©tablit d’abord le sacerdoce Ă©ternel du Christ puis passe Ă  la nouveautĂ© de l’Alliance scellĂ©e dans le sang de celui-ci, avant de terminer en soulignant son caractĂšre non rĂ©itĂ©rable Et comme le sort des hommes est de mourir qu’une seule fois 9,27, [...] il ne nous reste plus pour les pĂ©chĂ©s aucun sacrifice, mais seulement une attente terrible du jugement 10,27 ». Cette recontextualisation fait subir une mutation complĂšte Ă  l’oracle vĂ©tĂ©ro-testamentaire. Pour l’épĂźtre, le Christ ne reviendra plus pour le pĂ©chĂ© mais pour le jugement. Pour ceux qui ont pĂ©chĂ©, en particulier ceux qui ont dĂ©sertĂ© l’assemblĂ©e, il n’y a plus de rĂ©mission. 47 MĂȘme si C. Spicq estime qu’il n’a manquĂ© que deux choses aux exĂ©gĂštes du Moyen Age une science ... 62Cependant, le temps passe, sans que le Seigneur revienne. On ne peut plus dire que la nouvelle alliance est une alliance jeune He 12,24. Il faut assumer la rĂ©alitĂ© d’un temps qui dure, une perspective que l’auteur de l’épĂźtre n’avait pas envisagĂ©e, du moins explicitement He 10,37. Thomas d’Aquin, dans son commentaire, fait donc subir une mutation Ă  la notion d’alliance nouvelle. Ce qu’HĂ©breux prĂ©sentait comme un discours adaptĂ© Ă  l’urgence et Ă  l’imminence de la fin, il l’approfondit en theologia perennis. Il y a passage, discret et mesurĂ©47, d’une thĂ©ologie s’inscrivant dans le contexte d’une attente eschatologique imminente Ă  une thĂ©ologie de chrĂ©tientĂ© soucieuse d’établir le caractĂšre permanent d’un systĂšme fait pour durer dans le temps. Son commentaire d’He 10,37 est particuliĂšrement rĂ©vĂ©lateur de ce point, avec la distinction des deux jugements, gĂ©nĂ©ral et particulier ; l’exhortation Ă  veiller prend le relais de l’adjuration Ă  ne pas dĂ©serter. 63Reste bien sĂ»r ouverte la question de savoir comment relire aujourd’hui cette figure de l’alliance nouvelle. Prenons-en acte, l’idĂ©al de la chrĂ©tientĂ© mĂ©diĂ©vale est loin. On peut certes essayer de retrouver l’idĂ©e originelle de JĂ©rĂ©mie dans la version septuagintale la vie chrĂ©tienne se vit d’abord dans l’intĂ©rioritĂ©. Mais la foi ne peut pas ĂȘtre une rĂ©alitĂ© exclusivement privĂ©e. Une visibilitĂ© palpable du religieux est nĂ©cessaire dans la sociĂ©tĂ© actuelle. Des structures sont souhaitables qui soient signes en mĂȘme temps que tĂ©moins du caractĂšre unique de la personne du Christ. Il importe Ă©galement que les croyants assument leur finitude et s’impliquent avec persĂ©vĂ©rance dans l’alĂ©atoire du quotidien. Comme le disait dĂ©jĂ  l’épĂźtre aux HĂ©breux, c’est d’endurance dont vous avez besoin pour accomplir la volontĂ© de Dieu et obtenir ainsi la rĂ©alisation de la promesse. » 10,36. Tout cela n’est-il pas d’une brĂ»lante actualitĂ© ? À nous de chercher le visage qui actualise au mieux ces convictions. Top of page Notes 1 P. Buis, La notion d’alliance dans l’Ancien Testament, Paris, Éd. du Cerf, 1976 ; A. Jaubert, La notion d’alliance dans le judaĂŻsme aux abords de l’ùre chrĂ©tienne, Paris, Éd. du Seuil, 1963. 2 B. Renaud, Nouvelle ou Ă©ternelle alliance ? Le message des prophĂštes, Paris, Éd. du Cerf, 2002, p. 11. 3 Voir LĂ©vitique et Ps 106,30. 4 En Jr 33,18 TM, nous lisons Il ne manquera jamais aux prĂȘtres lĂ©vitiques des hommes qui se tiendront en ma prĂ©sence, faisant monter les holocaustes, brĂ»lant des offrandes et cĂ©lĂ©brant des sacrifices tous les jours. » 5 Jr 31, 35 TM se rĂ©fĂšre aux lois cosmiques d’organisation immuable du cosmos et Jr 38, 35 LXX aux lois rĂ©gissant IsraĂ«l et auxquelles ce peuple n’a pas Ă©tĂ© fidĂšle Bogaert, Lois et alliance nouvelle dans les deux formes conservĂ©es du livre de JĂ©rĂ©mie Jr 31,31-37 TM ; 38, 31-37 LXX », dans C. Focant Ă©d., La Loi dans l’un et l’autre Testament, Paris, Ed. du Cerf, 1997, p. 89 s. 6 Bogaert, Le livre de JĂ©rĂ©mie en perspective les deux rĂ©dactions antiques selon les travaux en cours », Revue Biblique, 101 1994, p. 383. 7 Voir Sonnet, Inscrire le nouveau dans l’ancien. ExĂ©gĂšse intra-biblique et hermĂ©neutique de l’innovation », Nouvelle Revue ThĂ©ologique, 128 2006, p. 3-17 ; Levtnson, L’hermĂ©neutique de l’innovation. Canon et exĂ©gĂšse dans l’IsraĂ«l biblique, Bruxelles, Éd. Lessius, 2006. 8 S. Benetreau, L’épĂźtre aux HĂ©breux, Vaux-sur-Seine,Édifac, t. 2,1990, p. 85. 9 L’auteur se sert de la polysĂ©mie de diathĂȘkĂ« pour rĂ©aliser un glissement sĂ©mantique, temporaire, Ă  partir du sens d’ alliance », sens qu’il a eu prĂ©cĂ©demment dans l’épĂźtre, jusqu’à celui de testament » He 9,15. Ce procĂ©dĂ© lui permet d’introduire le thĂšme de la mort du Christ, dont nous sommes appelĂ©s Ă  recevoir l’hĂ©ritage Ă©ternel dĂ©jĂ  promis » He 9,15-18. 10 Le grec dispose de deux adjectifs pour exprimer la nouveautĂ©. Bien que C. Spicq estime qu’ ils sont synonymes dans la langue de notre auteur » L’ÉpĂźtre aux HĂ©breux, Paris, Gabalda, Études Bibliques », vol. I, 1952, p. 15, il y a une nuance entre les deux termes neos, nouveau dans le temps, neuf, jeune d’oĂč aussi, sans maturitĂ© ; kainos, nouveau dans sa nature, donc qualitativement meilleur. Les deux mots sont appliquĂ©s dans la Bible aux rĂ©alitĂ©s du salut le premier souligne leur caractĂšre de prĂ©sence rĂ©cente par rapport au passĂ© » art. Nouveau », dans Vocabulaire de thĂ©ologie biblique, X. LÉon-Dufour dir., Paris, Éd. du Cerf, 19774, col. 840. Voir aussi TOB, p. 2947, note w., Ă  cette nuance prĂšs que neos ne signifie pas seulement rayonnante de jeunesse », mais aussi un peu verte », qui a besoin de vieillir » voir le rĂŽle de la paideia dĂ©veloppĂ© en He 12. 11 S’ajoute un Ă©pilogue He 13, 20-25 qui ne fait pas partie de l’homĂ©lie proprement dite. 12 Nous suivons, pour l’essentiel, A. Vanhoye, La structure littĂ©raire de l’épĂźtre aux HĂ©breux, Paris, DesclĂ©e de Brouwer, 19762, p. 59 et Lane, Hebrews, Dallas, Word Books Publisher, t. 1, 1991, p. CII s. Cependant, nous adoptons la variante avancĂ©e par plusieurs exĂ©gĂštes qui rattachent la parĂ©nĂšse 10, 19-39 Ă  la quatriĂšme partie de l’épĂźtre P. Grelot, Une lecture de l’épĂźtre aux HĂ©breux, Paris, Éd. du Cerf, 2003, p. 10 s. et Brown, Que sait-on du Nouveau Testament ?, Paris, Bayard, 2000, p. 736. L’exhortation Ă  la vie croyante introduit en effet le chapitre 11 consacrĂ© Ă  l’exemple des hommes de foi. 13 S. Kistmaker, The Psalm Citations in the Epistle to the Hebrews, Amsterdam, Van Soest, 1961, p. 40-42 et P. Ellingworth, The Epistle to the Hebrews. A Commentary on the Greek Text, Grand Rapids, Vm. B. Eerdmans Publishing Co., 1993, p. 412-417. 14 La teleiĂŽsis vise en fait la qualitĂ© de prĂȘtre sauveur acquise par le Christ du fait de sa Passion » Beaude, Sacerdoce. IV. Le Nouveau Testament. B. Le sacerdoce du Christ dans l’épĂźtre aux HĂ©breux », dans SupplĂ©ment au Dictionnaire de la Bible, X, Paris, Letouzey, 1985, col. 1326. 15 Spicq, L’épĂźtre aux HĂ©breux, vol. 11, 1953, p. 243. 16 La loi dans l’épĂźtre aux HĂ©breux », dans Focant Ă©d., La Loi dans l’un etl’autre Testament, p. 288, n. 1. 17 Tout en restant globalement trĂšs fidĂšles Ă  la LXX, les manuscrits d’HĂ©breux prĂ©sentent entre eux quelques variantes que relĂšve la critique textuelle voir A Textual Commentary on the Greek New Testament A Compagnon Volume to the United Bible Societies’ Greek New Testament fourth revised Ă©dition, Stuttgart, Deutsche Bibelgesellschaft, 1994\ p. 597 ; Attridge, The Epistle to the Hebrews, p. 225 s. 18 Le Dieu de la nouvelle alliance dans l’épĂźtre aux HĂ©breux », dans J. Coppens Ă©d., La Notion Biblique de Dieu. Le Dieu de la Bible et le Dieu des philosophes, Leuven, 1976, p. 325. 19 C. Spicq, La thĂ©ologie des deux alliances dans l’épĂźtre aux HĂ©breux », Revue des Sciences Philosophiques et ThĂ©ologiques, 33 1949, p. 24-29. 20 Ibid., p. 26. 21 Michaud, L’épĂźtre aux HĂ©breux aujourd’hui », dans M. Gourgues et L. Laberge Ă©d., De bien des maniĂšres ». La recherche biblique aux abords du XXIe siĂšcle [Actes du Cinquantenaire de l’ACEBAC - 1943-1993], Paris et MontrĂ©al, Éd. du Cerf et Fides, 1995, p. 401. 22 É. Cothenet, L’Ɠuvre exĂ©gĂ©tique de saint Thomas d’Aquin », Esprit et Vie, 80 avril 2003, 2e quinzaine, p. 8. 23 G. Berceville, Le sacerdoce du Christ dans le Commentaire de l’épĂźtre aux HĂ©breux de saintThomas d’Aquin »,Revue Thomiste [ =RThom],99 1999, p. 144. 24 Les rĂ©fĂ©rences au Commentaire de S. Thomas d’Aquin sont donnĂ©es Ă  deux Ă©ditions OpĂ©ra omnia, Ă©d. VivĂšs, tome 21, Paris, 1876, p. 562 p. 561-734 ; Super epistolas S. Pauli lectura, Éd. Marietti, vol. 11, Turin, 19538, p. 336 p. 335-506, n° 4. 25 C. Spicq, Thomas d’Aquin saint. VI. Saint Thomas d’Aquin exĂ©gĂšte », Dictionnaire de ThĂ©ologie catholique, XV, Paris, Letouzey et AnĂ©, 1946, col. 719 s. 26 Avant son dĂ©part pour Paris en 1252, Thomas d’Aquin avait, dans son commentaire du livre de JĂ©rĂ©mie, consacrĂ© quelques lignes Ă  Jr 31, 31-34 In Jeremiam prophetam expositio, dans OpĂ©ra omnia, Ă©d. VivĂšs, tome 19, Paris, 1876, p. 174. 27 C. Spicq, Esquisse d’une histoire de l’exĂ©gĂšse latine au Moyen Age, Paris, J. Vrin, 1944, p. 198. 28 Éd. VivĂšs, p. 653 ; Éd. Marietti, p. 422, n° 395 s. 29 Torrell, Saint Thomasd’Aquin, maĂźtre spirituel. Initiation 2, Fribourg, Éd. Universitaires, Paris, Éd. du Cerf, 20022, p. 3. 30 JĂ©sus-Christ, grand prĂȘtre de l’ancienne et de la nouvelle alliance. Étude thĂ©ologique et hermĂ©neutique du commentaire de saint Thomas d’Aquin sur l’ÉpĂźtre aux HĂ©breux, Paris, Parole et Silence, 2004, p. 639. 31 Ibid., p. 673, n. 46. 32 Éd. VivĂšs, p. 563 ; Éd. Marietti, p. 337, n° 6. 33 A. Vanhoye, Le message de l’épĂźtre aux HĂ©breux », Cahiers Évangile 19, Paris, 1977, p. 34. 34 Pour lui, Ă©crit Vanhoye, la dĂ©couverte de la structure littĂ©raire d’une Ɠuvre doit normalement permettre une Ă©tude plus objective de son contenu de pensĂ©e » La structure littĂ©raire..., p. 237. 35 Guggenheim, JĂ©sus-Christ, grand prĂȘtre..., p. 564, n. 59. 36 G. Dahan, Introduction Ă  Thomas d’Aquin, Commentaire de la premiĂšre Ă©pĂźtre aux Corinthiens, trad. Stroobant de Saint-Éloy, Paris, Éd. du Cerf, 2002, p. xxx. 37 Éd. VivĂšs, p. 655 ; Éd. Marietti, p. 424, n° 407 s. 38 Le chemin de la thĂ©ologie chez Thomas d’Aquin, Paris, Beauchesne, 1974, p. 871. 39 Éd. VivĂšs, p. 654 s. ; Éd. Marietti, p. 424 s., n° 404 s. 40 Éd. VivĂšs, p. 679 ; Éd. Marietti, p. 449, n° 516. 41 Éd. VivĂšs, p. 680 s. ; Éd. Marietti, p. 450 s., n° 524 s. 42 L’intervention divine est Ă©galement donnĂ©e comme imminente en He 10,25 Ne dĂ©sertons pas nos assemblĂ©es, [...] mais encourageons-nous et cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le Jour. » 43 Éd. VivĂšs, p. 684 s. ; Éd. Marietti, p. 454, n° 545 et 547. 44 Les thĂ©ologiens, Thomas en tĂȘte, ne forcent pas la distinction entre les deux jugements Tout en maintenant une certaine distinction conceptuelle entre jugement particulier et jugement gĂ©nĂ©ral, ne pourrait-on pas toutefois se demander si en rĂ©alitĂ© ils ne coĂŻncideraient pas au point de s’identifier ? En effet, au-delĂ  de la mort, on ne se trouve plus soumis aux catĂ©gories spatio-temporelles de notre monde. 11 n’y a plus de temps. » P. AdnĂšs, Jugement », Dictionnaire de SpiritualitĂ©, Paris, Beauchesne, VIII, 2,1974, col. 1588. De mĂȘme, toute thĂ©ologie qui se veut proche de la rĂ©vĂ©lation biblique refusera de parler de deux jugements diffĂ©rents. En fin de compte, tout l’accent est placĂ© sur le jugement particulier de chaque homme aprĂšs sa mort, et le jugement gĂ©nĂ©ral n’en est, Ă  proprement parler, que la confirmation publique devant le monde entier » H. Urs von Balthasar, La dramatique divine. 4. Le dĂ©nouement, Namur, Culture et VĂ©ritĂ©, 1993, p. 318. 45 L. J. Elders, La relation entre l’ancienne et la nouvelle Alliance selon saint Thomas d’Aquin », RThom, 100 2000, p. 582. 46 A. Guggenheim, VĂ©ritĂ© et figure », RThom, 104 2004, p. 234. 47 MĂȘme si C. Spicq estime qu’il n’a manquĂ© que deux choses aux exĂ©gĂštes du Moyen Age une science philologique exacte et surtout le sens historique » Esquisse d’une histoire..., p. 374, Thomas d’Aquin atteint un sommet de synthĂšse entre exĂ©gĂšse et thĂ©ologie, une Ă©bauche de thĂ©ologie biblique, intermĂ©diaire entre l’empirisme des constatations de l’histoire et la construction systĂ©matique » H. de Lubac, ExĂ©gĂšse mĂ©diĂ©vale. Les quatre sens de l’Écriture, t. 4, Paris, Aubier, 1964, p. 295. Par la suite, mĂȘme si elle est souvent distinguĂ©e de l’exĂ©gĂšse, la thĂ©ologie sera solidaire des voies et moyens des pĂ©dagogies textuelles de la culture contemporaine » Chenu, La thĂ©ologie comme science au XIIIe siĂšcle, Paris, J. Vrin, 19573, p. 16.Top of page References Bibliographical reference François Tonon, “L’ Alliance nouvelle » dans l’épĂźtre aux HĂ©breux et son commentaire par Thomas d’Aquin”, Revue des sciences religieuses, 82/2 2008, 179-197. Electronic reference François Tonon, “L’ Alliance nouvelle » dans l’épĂźtre aux HĂ©breux et son commentaire par Thomas d’Aquin”, Revue des sciences religieuses [Online], 82/2 2008, document Online since 05 May 2013, connection on 27 August 2022. URL DOI of page Copyright All rights reservedTop of page

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